Carbon cycle

Après avoir réalisé un des premiers démonstrateurs français dans l’estimation du stockage de carbone dans les sols agricoles, ITK développe des services et des outils de pilotage pour les projets « bas carbone » dans l’agriculture.

Il y a un an, les équipes d’ITK se rendaient au Kenya pour déployer le projet Kilimo, un projet d’agriculture durable à la demande du gouverneur kenyan du comté du Vihiga, et soutenu par le ministère français de l’Économie et des Finances. Pour améliorer la sécurité alimentaire locale, la société a développé une solution qui aide les agriculteurs à accroître leur rendement et leurs revenus, tout en favorisant la santé des sols. Avec l’aide d’Airbus et la contribution de sa filiale E-Tumba, ITK a déployé une application pour smartphone qui permet de piloter la filière agricole par l’envoi de conseils personnalisés aux petits producteurs, pour maximiser la production et le stockage du carbone dans le sol des parcelles de maïs. La mise à disposition d’indicateurs simples de l’effet des pratiques culturales sur le stockage de carbone et la prévision de l’évolution saisonnière des quantités de carbone labile perdues ou stockées permet de piloter durablement l’agriculture paysanne Kenyane.

Concrètement, cet outil d’aide à la décision (OAD) permet à la filière agricole paysanne de faire des choix éclairés pour améliorer les revenus, à partir de pratiques qui à la fois améliorent les rendements et favorisent le stockage de carbone. Les agricultrices et agriculteurs kenyans reçoivent par SMS ou messages vocaux en langue locale, des conseils spécifiques pour leurs parcelles. Ce projet nommé KILIMO (Kenyan Initiative for Low Input Maize production), a permis en 18 mois d’accompagner plus de 2000 petits producteurs de maïs blanc – base de l’alimentation locale – dans leurs pratiques et dans l’équilibre de leur balance carbone des sols sur la saison. C’est un premier pas dans une démarche d’augmentation du stockage de carbone à plus long terme.

ITK fait partie de l’initiative « 4 pour 1000 : les Sols pour la sécurité alimentaire et le climat » qui favorise les pratiques agricoles dans l’objectif de stocker le carbone dans le sol. Ce plan d’actions consiste à augmenter chaque année la matière organique des sols de 4 grammes pour 1 000 grammes de CO2 afin de compenser l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre.

 

Les agriculteurs affinent leurs pratiques pour favoriser la fertilité du sol et le stockage du carbone

Dans les sols, la matière organique (bactéries, champignons, résidus de culture, etc.) est composée majoritairement de carbone. Elle permet aux sols d’être mieux structurés, plus complexe et ainsi de résister à l’érosion. Par minéralisation, la matière organique permet aux plantes de s’alimenter et rend aussi des services de stockage de carbone additionnel. L’évolution du stock de carbone organique dans les sols résulte de l’équilibre entre les apports de matières organiques végétales au sol, leur minéralisation et les exports par les cultures.

Les leviers pour stocker le carbone sont variés

  • Les couverts inter-culturaux : protection du sol par rapport aux aléas climatiques et apports supplémentaires de matières organiques.
  • L’introduction de légumineuses dans les rotations culturales : fertilisation azotée par fixation de l’azote.
  • Les apports de produits résiduels organiques : fortification de la flore bactérienne du sol.
  • La gestion de l’irrigation pour favoriser le développement des racines, qui constituent elles-mêmes de la biomasse dans le sol et favorisent le stockage de carbone.
  • La réduction du labour

La quantité de carbone stockée dans les sols est un effet de ces pratiques sur le long terme. Des modèles agronomiques peuvent aider à estimer les évolutions de stockage suivant les itinéraires techniques. C’est le cas du modèle de l’OAD « KILIMO » qui suit et fournit des estimations de carbone stocké dans les sols cultivés.

Cyce du carbone

 

Agriculture de précision : outil majeur de la réduction du carbone

ITK contribue dès aujourd’hui à la décarbonation de la filière agricole. La société ouvre des nouvelles opportunités aux porteurs de projets carbone de l’ensemble de la filière agricole dans le monde.

Le pilotage des pratiques pour optimiser à la fois le rendement, le ROI et la réduction des gaz à effet de serre est une compétence qu’ITK a pu développer à partir de son expertise depuis plus de 10 ans dans la modélisation et la prévision de rendement, et disponible par exemple dans sa solution Cropwin. Les indicateurs de Cropwin permettent aux agriculteurs de piloter en simultané l’irrigation et les apports d’azote à la parcelle. La vue « saison » de l’application, avec une météo prévisionnelle, permet aux utilisateurs d’anticiper leurs opérations tout en maximisant leurs revenus. Cropwin est proposé pour les cultures de maïs (grain et ensilage) et blé (hiver et printemps).

Grâce à la technique de modélisation agro-climatique et aux algorithmes d’intelligence artificielle, Cropwin fournit aux entreprises agricoles des cartes de rendement à plusieurs mois, avec des données des pratiques culturales moyennes par zone géographique (parcelle, commune, région). La génération de ces cartes est possible dès le début de la saison culturale et fournit aux agriculteurs davantage de temps pour anticiper et pour prendre les meilleures décisions afin de maximiser leur rendement et améliorer leurs pratiques pour la santé des sols. 

Les pratiques d’« agriculture de résilience » et d’agriculture de conservation des sols, qui se développent en France sous l’impulsion des agriculteurs, des pouvoirs publics et des acteurs nombreux de la filière, montrent bien que les outils de mesure, de prévision, de simulation, et de pilotage sont nécessaires à l’accélération de la décarbonation de l’agriculture. En intégrant les connaissances scientifiques et agronomiques, ces outils de l’agriculture numérique permettent d’évaluer très finement les besoins et les comportements des végétaux et des animaux.  Cette connaissance fine favorise l’introduction de pratiques agricoles plus favorables au stockage de carbone dans les sols ou la réduction de l’émission de méthane par les bovins. C’est un nouvel éclairage utile pour la conduite de projets de réduction des gaz à effet de serre dans l’agriculture.

 

Territoires et villes « carbone neutre »

L’adaptation et la résilience des territoires face aux changements climatiques est au cœur des préoccupations des villes. L’agriculture peut apporter des solutions concrètes pour décarboner les villes et les territoires. Cette dimension agricole et alimentaire est encore peu présente dans les projets de Villes intelligentes et durables.

Pour aider les villes à évaluer leurs enjeux de décarbonation, quantifier les impacts de leurs actions possibles et mettre en œuvre un projet ITK développe une plateforme de services digitaux pour passer à l’action. Cette innovation s’organise autour d’une plateforme de développement et de suivi de projets agri-territoriaux qui permet aux collectivités d’inciter les agriculteurs et éleveurs d’un territoire à changer leurs pratiques tout en conservant, voire en améliorant leur performance économique. C’est aussi un levier pour valoriser des flux matières de la ville, comme les boues de station d’épuration et composts dans un projet carbone certifié.