La PME, installée dans la pépinière d’entreprise Cap Alpha de Clapiers (34), est spécialisée dans les outils d’aide à la décision pour l’agriculture, et plus précisément pour la viticulture. Elle travaille avec des grands comptes auxquels elle propose des solutions de R&D intégrées, tout en développant, en parallèle, ses propres produits d’aide à la décision.
Parmi eux Vintel (outil permettant de gérer le stress hydrique de la vigne), ou Movida (un outil commercialisé par Bayer destiné à diminuer l’usage de pesticides dans les traitements de la vigne contre l’oïdium et le mildiou).
Elle vient d’ouvrir un bureau à Bordeaux, au sein de l’école ENSEIRB-MATMECA (formation d’ingénieurs dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, ainsi que dans la modélisation mécanique).
« Dans le Bordelais, la vigne ne connaît pas le problème de stress hydrique, mais suivre le parcours hydrique de la plante permet de donner des indications sur son évolution, de gérer l’enherbement ou la taille, et d’anticiper sur ce que sera le vin, explique Laïd Hafssa à la Direction Développement économique d’ITK. Nos outils peuvent donc intéresser les viticulteurs bordelais. »
Autre avantage : rencontrer les prescripteurs de ses outils et ainsi, « bénéficier de l’aura du vignoble bordelais pour ouvrir des portes à l’international ».
Projets collaboratifs en vue
Outre l’intérêt commercial, ITK voit aussi dans cette implantation en terres bordelaises la possibilité de se rapprocher d’un potentiel vivier de recrutement grâce à la présence de diverses écoles. Mais aussi le développement de possibles projets collaboratifs avec le tissu scientifique, universitaire et technologique local.
« Par exemple, nous pensons déjà à un serious game pour expliquer la modélisation agronomique, précise Laïd Hafssa. On est passé d’une agriculture très intensive à une agriculture raisonnée mais toujours productive, et il existe donc aujourd’hui une forte pression sur le monde agricole. L’enjeu, c’est d’utiliser l’innovation, donc le digital-farming, c’est à dire l’agriculteur qui pilote son exploitation avec les TIC. »
La PME ambitionne de créer une équipe de cinq à six personnes d’ici trois ans à Bordeaux.
De la vigne à l’amande
En parallèle, itk a entamé une nouvelle levée de fonds, d’au moins 2 M€.
« Nous avons un accord pour 50 % de notre objectif avec un investisseur, déclare Laïd Hafssa, qui ne souhaite pas révéler le nom du fonds d’investissement intéressé pour le moment.
Objet de cette levée de fonds : décliner les outils existant aujourd’hui pour la vigne sur l’arboriculture, et plus particulièrement sur la culture de l’amande.
« Toute la R&D sur les plantes pérennes que nous avons menée depuis des années constitue un socle solide. Ce sont les mêmes mécanismes, surtout pour la question de la gestion de l’eau. L’amande est une culture à haute valeur ajoutée, qui nécessite beaucoup d’eau, et il y a matière à optimiser cette ressource. »
itk vise en tout premier lieu le marché californien, où elle a déjà mis un pied avec des outils pour la vigne puisque « sept gros clients sont actuellement en phase test de nos produits »,explique Laïd Hafssa. Cette solution pour la culture de l’amande pourrait être disponible sur le marché d’ici deux années.
itk, qui a bouclé 2014 sur un chiffre d’affaires de 3 M€, vise 3,6 M€ en 2015. Elle emploie à ce jour 45 salariés.
Article de la tribune : en ligne
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